Alors que le pays est en pleine transformation numérique, peut-on vraiment crier victoire si nos données voguent d’un cloud à l’autre, entre les mains d’entreprises étrangères? Est-ce à notre avantage de laisser notre propriété intellectuelle, nos stratégies d’affaires, et nos informations sensibles traverser des frontières géographiques et juridiques, à la merci des géants de l’industrie? Ces questions méritent d’être considérées attentivement puisque, de nos jours, tout passe par le cloud.
Considérant les avantages qu’il offre, il est facile de comprendre pourquoi le cloud est devenu la pierre angulaire des transformations numériques de nos grandes organisations privées et publiques. Cependant, le marché est occupé principalement par des joueurs américains – les fameux hyperscalers – ce qui compromet sérieusement notre indépendance technologique.
Comment concilier les bénéfices du cloud à nos intérêts commerciaux et nationaux?
Le mythe de la souveraineté des données
Les offres des hyperscalers s’accompagnent de promesses qui influencent les choix technologiques faits par les organisations d’ici lorsqu’elles amorcent leur transformation. Particulièrement en ce qui a trait à la résidence des données : on souhaite évidemment les préserver au pays, sous notre contrôle.
Toutefois, il est important de comprendre que la capacité de ces clouds à protéger adéquatement les données est limitée. Bien qu’un fournisseur américain puisse garantir que les données qui migrent vers son cloud résident au pays, elles sont néanmoins soumises aux lois qui s’appliquent là où le hyperscaler est établi.
Par ailleurs, certaines charges de travail telles que le traitement de données par l’intelligence artificielle, par exemple, peuvent exiger le déplacement de ces données vers des serveurs et des centres de traitement situés hors du pays. Vos données peuvent également être soumises à des frais de sortie (egress) lors de ces déplacements, sans compter les technologies propriétaires et l’expertise étrangère dont vous pourriez devenir dépendant.
En d’autres mots, vos données passent sous juridiction étrangère et sont exposées à des risques accrus.
Prétendre que la souveraineté numérique se limite à la résidence des données est donc imminemment réducteur. Il s’agit pourtant d’un pilier fondamental de notre indépendance technologique.
Opter pour un cloud national et souverain
La véritable souveraineté comprend la résidence des données, mais aussi les contrôles d’accès à ces dernières ou, en d’autres mots, qui peut y accéder et les gérer. Les données doivent par ailleurs être régies uniquement par nos lois nationales, telles que la Loi 25 au Québec et PIPEDA au niveau canadien – des exigences qui ne s’appliquent pas aux fournisseurs américains.
Outre une protection accrue des données d’entreprise, choisir un cloud développé et opéré ici génère également des retombées économiques positives pour l’ensemble des citoyens.
Si l’on considère que ce sont environ 10 milliards par année qui sont envoyés à ces géants du cloud basés à l’étranger, considérez l’impact positif que vous pouvez avoir sur l’économie du Canada en effectuant les bons choix technologiques.
Miser sur l’avenir
Au-delà des retombées économiques, il s’agit aussi de développer notre propre expertise infonuagique pour accroître notre indépendance et notre capacité à innover. Plutôt que d’exporter nos talents, nous pouvons préserver ici un savoir-faire qui nous permet d’accélérer l’innovation à travers le pays.
Par ailleurs, le Canada est un endroit de choix où le développement technologique peut s’épanouir tout en minimisant son impact sur l’environnement. L’énergie propre que nous produisons permet effectivement de propulser de façon responsable les technologies infonuagiques et les centre de traitement pour l’intelligence artificielle. En protégeant ainsi l’avenir numérique du Canada, nous pouvons rendre nos organisations plus compétitives, attirer des capitaux étrangers, et nous inscrire comme pionniers dans les technologies de demain.