PAR AURAY
Tout indique que la pénurie de main-d’œuvre sur le marché du travail au Québec est là pour rester en raison de la pression créée par la croissance économique soutenue, la relative stagnation de la population âgée de 15 à 64 ans, ainsi que le départ à la retraite d’un grand nombre de baby-boomers. Grand sujet de préoccupation pour de nombreux dirigeants d’entreprises –, et ce, bien avant la pandémie – la difficulté de recrutement est parfois une véritable épine dans le pied qui peut affecter les opérations quotidiennes de l’organisation ou même contraindre ses objectifs de développement. Dans un tel contexte, le recrutement international représente une solution intéressante, mais il importe d’être bien préparé et bien accompagné pour que l’exercice soit couronné de succès.
À savoir
Selon les prévisions du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS), le nombre d’emplois à pourvoir se situe à 1 439 200 au cours de la période 2021-2030. D’ici 2030, on estime que les jeunes aux études resteront la première source de main-d’œuvre (57%), suivie de la future population immigrante (22%).
Si vous peinez à recruter de jeunes diplômés, il est donc grand temps de songer à recruter des travailleurs étrangers.
Une décision réfléchie
Vous avez du mal à trouver le sommeil tant vous peinez à combler les postes vacants au sein de votre organisation par manque de candidats? Le taux de roulement de votre main-d’œuvre frôle des sommets historiques? Le recrutement international est une option à considérer, mais elle va vous demander une certaine dose de préparation et de patience. Wayne Tessier, vice-président et directeur général chez AURAY Sourcing International : « Le dirigeant d’une entreprise doit savoir où il veut aller et comment il va y arriver. Au même titre que ses objectifs de croissance ou de développement de marchés, sa décision de recruter à l’étranger doit reposer sur une réflexion stratégique pour mieux cerner les actions à entreprendre et les pièges à éviter. Et surtout, son niveau d’investissement dans le processus, tant en termes de temps et d’argent. » Le recrutement international est une expérience unique, une richesse à long terme pour l’entreprise et ses employés en termes de ressources financières, culturelles et humaines.
Du temps bien investi
De dire qu’on ne recrute pas à l’international comme on recrute au niveau local est une évidence. Mais en quoi est-ce si différent? Ça prend combien de temps? Qu’est-ce qu’une évaluation d’impact sur le marché (EIMT)? Quelles sont les ententes entre les gouvernements du Québec et d’Ottawa? « Le recrutement international comprend une multitude de détails qui peuvent rendre le processus ardu. Pour vos premières expériences, il est recommandé de chercher l’aide de professionnels en recrutement et d’avocats spécialisés en droit de l’immigration. Ils vous accompagneront dans toutes les étapes, que ce soit celle de l’identification des profils et de la stratégie de recherche, des démarches juridiques, ou encore celle de l’élaboration d’un plan d’intégration qui sera la clé du succès de tout le processus d’embauche », recommande Ho Sung Kim, vice-président et directeur général, AURAY Sourcing Immigration.
La rareté de main-d’œuvre existait évidemment avant la pandémie et affectait déjà plusieurs secteurs. D’une certaine façon, la pandémie est venue changer les paradigmes de plusieurs acteurs du marché de l’emploi, dont ceux des gestionnaires et des employés concernant leur relation par rapport au travail. Son ampleur est telle qu’elle menace désormais la productivité d’un très grand nombre d’entreprises et ultimement leur viabilité. Les méthodes traditionnelles de recrutement nécessitent beaucoup plus d’efforts qu’avant. L’enjeu d’attraction est sérieusement mis au défi par cet enjeu de pénurie de main-d’œuvre qui semble être là pour durer.
En conclusion, le recours à la main-d’œuvre étrangère permanente ou temporaire est une stratégie de recrutement complémentaire à envisager sérieusement, surtout pour des postes en pénurie chronique. Elle permet de prévoir l’embauche de personnel qualifié et très motivé qui arrivera en poste dans une période de quatre à neuf mois. Certaines entreprises recrutent à l’international depuis déjà plusieurs années.
Les gestionnaires abordent désormais le recrutement international comme une stratégie devant être inscrite dans la planification de main-d’œuvre au même titre que les moyens de base traditionnels. De ce fait, on sent désormais une belle ouverture de la part des gestionnaires à utiliser cette approche.