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Changer le monde en étant plus connectés

Jeudi 1 novembre 2018

Par Louis Roy

Dans les manuels de gestion, les chaînes d’approvisionnement sont linéaires. On part d’un point A au point B, puis…on se rend à l’utilisateur final. Louis Roy, président d’Optel et récipiendaire du Grand Prix de l’Entrepreneur d’EY Canada en 2017, propose une autre vision, celle des chaînes d’approvisionnement intelligentes. Véritable réponse aux scandales qui éclaboussent les acteurs économiques et solutions possibles aux défis du développement durable, cette conception couvre toutes les étapes, soit de l’extraction des matières premières jusqu’à l’élimination des déchets. L’utilisateur final est alors de moins en moins… final, car c’est le cycle de vie du produit qui prend le dessus.

La chaîne d’approvisionnement intelligente n’est pas un concept entièrement nouveau ce qui l’est ce que c’est maintenant possible et surtout que c’est accessible grâce aux nouvelles technologies. Ainsi, la technologie existe, il suffit de la mettre en place et surtout d’accepter de se connecter. Fournisseurs, producteurs et consommateurs doivent accepter de faire partie d’un tout afin de comprendre les conséquences de la provenance des biens sur les populations et sur les ressources de la planète, notamment en matière d’élimination des déchets à la toute fin du cycle de vie du produit. Tout au long de cette connexion, il est alors nécessaire de mettre en place un système de traçabilité intégral pour que les acteurs clés de la chaîne d’approvisionnement, soient en mesure d’agir et de prendre des décisions éclairées.

Pour les entreprises, la chaîne d’approvisionnement intelligente porte bien son nom, car il s’agit bien d’intelligence. Le fait de rassembler des informations et de prendre une décision en se basant sur une mise en commun des faits et surtout une vision plus instruite permet d’exprimer de l’intelligence. Or, cette intelligence ne se fait pas uniquement au profit de l’entreprise, mais bien de la société dans son ensemble. Une entreprise qui est en mesure de comprendre les comportements de l’ensemble des acteurs de la dite chaîne d’approvisionnement est en mesure de s’adapter et de faire en sorte que son produit est moins d’impacts négatifs et plus d’impacts positifs. Ainsi, les entreprises qui sont au début de la chaîne, mais aussi les acteurs que l’on retrouve tout au long, pourraient profiter de cette optimisation. Par exemple, un fabricant de chaussures pourrait tenir compte de la durée de vie de ses produits avant de revoir totalement sa collection, un vendeur pourrait modifier la présentation des produits en tablette ou revoir les prix pour tenir compte du comportement des acheteurs. De la même façon, un manufacturier de yogourts pourrait revoir sa production en tenant compte de la performance sur les tablettes et…. du menu de la cafétéria. Plusieurs applications de ce type sont déjà en place, et ce, a une échelle différente et ont permis de réduire la durée pendant laquelle un produit est, en stock, dans un entrepôt.

Dans ce domaine, le Québec et le Canada pourraient bientôt se démarquer. Ainsi, la supergrappe des chaînes d’approvisionnement propulsées par l’intelligence artificielle, SCALE.AI, dont Louis Roy est le coprésident, est l’un des cinq consortiums a avoir été sélectionné par le gouvernement du Canada dans le cadre de l’Initiative des supergrappes d’innovation.

Parions que le 13 novembre prochain, à l’occasion de sa conférence lors de la JIQ, Louis Roy, lèvera le voile sur ce projet ambition qu’est celui de changer le monde.