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Les PME connaissent peu les mesures d’aide à la formation de leurs employés

Lundi 14 novembre 2022

PAR CATHERINE CHARRON

Bien que 84% des PME du Québec croient que la formation — formelle comme informelle — a des répercussions positives sur la productivité de leur entreprise, elles ne sont pas aussi nombreuses à y avoir davantage recours pour lutter contre les répercussions de la pénurie de main-d’œuvre.

L’une des raisons qui expliquent ce phénomène, indique la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante dans un rapport paru le 14 novembre 2022, est leur manque de connaissance à l’égard des programmes d’aide gouvernementaux existants qui en font la promotion.

En effet, un sondage mené en avril 2022 démontre que parmi les 434 organisations sondées par l’association, seuls 12% ne polissent pas les compétences des membres de leur équipe. Elles sont toutefois 10% à offrir des formations formelles, 40% à prodiguer de la formation informelle et 31% octroient un hybride des deux.

Des 396 répondantes qui se sont prononcées sur l’augmentation de leurs dépenses en la matière en réaction à la pénurie de main-d’œuvre, 42% et 30% ont bonifié leurs investissements en formation informelle et formelle, alors que 34% et 40% n’ont pas touché à leur budget.

S’il est difficile de dire qu’il y a une nette hausse des investissements des PME en formation pour pallier le manque d’employé, ces chiffres démontrent néanmoins qu’elle «répond au besoin d’augmentation de la productivité», écrit la FCEI dans son rapport.

Le quart d’entre elles sont encouragées par les mesures mises en place par le gouvernement du Québec pour «investir dans la formation, la requalification et le rehaussement des compétences de [leurs] employés». 45% sont toutefois de l’avis contraire.

Le hic, constate la FCEI, c’est que les programmes d’aide instaurés par l’État pour inciter les entreprises à instruire leurs employés ne sont pas tout à fait adaptés à la réalité des PME: elles sont plus nombreuses à ne pas les connaître que le contraire.

Ainsi, seul le quart des organisations sondées disaient être familières avec les programmes d’aide pour «trouver et former des employés». À l’inverse, un peu plus de la moitié des répondantes ne l’était pas.

Dans un contexte où 63% des dirigeants travaillent davantage pour tenter de lutter contre les conséquences du manque de travailleurs, ils ont moins de temps à consacrer à «s’informer ou éplucher les programmes gouvernementaux», affirme la FCEI.

C’est pourquoi elle encourage Québec à revoir sa façon de promouvoir ces mesures, afin que l’information se rende davantage auprès de ses membres.

De plus, pour 71% des entreprises interrogées, la réduction des coûts comme les impôts serait le «meilleur moyen pour [les] aider à investir dans la formation formelle et informelle».

Une proportion presque similaire de répondantes souhaiteraient même ne plus être forcées à cotiser au Fonds de développement des compétences de la formation de la main-d’œuvre du gouvernement du Québec.

«Le propriétaire de PME est d’abord à la recherche d’une marge de manœuvre financière pour investir en fonction de ses besoins propres en formation, tant formelle qu’informelle», conclut la FCEI dans sa note de recherche.