Télétravail ? Au bureau ? Hybride ? La réalité des entrepreneurs
par Jean-Luc Doumont – DOUMONT 360 (Relations publiques & gestion de crise)
Un rapport publié par le Conference Board du Canada en partenariat avec l’Université Carleton permet aux employeurs de naviguer dans les réalités du nouveau monde des préférences du travail.
En utilisant les plus de 26 000 réponses qu’ils ont reçues au sondage sur le bien-être des employés à l’époque de la COVID-19, les chercheurs Linda Duxbury, professeure chancelière à la Sprott School of Business de l’Université Carleton, et Michael Halinski, professeur adjoint à la Ted Rogers School of Management de l’Université Ryerson, affirment que COVID-19 a été un catalyseur de changement, forçant les employeurs sur un territoire inconnu à prendre des décisions difficiles et nécessaires. Le rapport se concentre sur les 40 % qui ont indiqué avoir travaillé à domicile la plupart du temps, voire tout le temps, pendant la pandémie.
« Il n’y a pas de règles sur ce qui se passe », a déclaré Linda Duxbury, co-auteur du rapport. « Les entrepreneurs vont devoir avoir des discussions honnêtes avec les employés, qui ont développé de nouvelles habitudes de travail au cours des deux dernières années. Nous devons aller de l’avant et nous avons besoin que les organisations et les employés soient prêts à faire des compromis sur la façon dont le travail sera structuré après la pandémie. »
Le rapport « Remote, Office or Hybrid ? : Employee Preferences for Post-Pandemic Work Arrangements » démontre que les employés canadiens veulent continuer à faire ce qu’ils ont fait pendant la pandémie. S’ils ont passé la plupart de leur temps à travailler de la maison pendant la pandémie, ils préfèrent retourner au bureau à temps plein après la pandémie. De même, s’ils ont passé la majeure partie de leur temps à travailler à distance pendant la pandémie, ils veulent continuer avec cet arrangement, qui entraîne un changement inévitable dans la façon dont le travail est structuré dans ce pays.
« L’expérience du télétravail à l’échelle mondiale, provoquée par la pandémie, aura des répercussions sur l’ensemble de la société et nous a fourni une rare opportunité en temps réel d’observer les défis et les avantages de l’adoption généralisée des modalités du travail à distance », a mentionné Michael Halinski.
Bien qu’il semble y avoir un consensus parmi les principaux décideurs sur le fait que, après la pandémie, de nombreux employés souhaitent travailler à domicile – du moins une partie du temps -, il y a peu d’accords sur la manière dont le travail devrait être structuré.
Pour sa part, Linda Duxbury prévient que la voie à suivre ne sera pas nécessairement ce que veulent les cadres, dont beaucoup ont eux-mêmes déclaré vouloir travailler à plein temps au bureau : « Le fait est que nous avons une pénurie de main-d’œuvre au Canada, les employeurs vont devoir être prêts à faire des compromis ».
Michael Halinski ajoute que : « La flexibilité en milieu de travail prendra également un nouveau sens à l’avenir. Nous voyons maintenant la flexibilité offerte comme un avantage par les employeurs, mais attendue par les employés ».
La négociation sera difficile, car les employeurs essaient de gérer une main-d’œuvre avec des besoins et des préférences variés : « Cela va être difficile, mais difficile ne veut pas dire impossible », a conclu Linda Duxbury.